L’histoire de l’art en 10 grandes dates
L’histoire de l’art s’est construite sur une série de ruptures qui inaugurent des changements profonds sur le plan stylistique ou iconographique. A travers ce cycle, nous avons choisi de vous présenter dix dates emblématiques qui constituent un bouleversement majeur dans le cours de l’histoire de l’art. Retenir ces dates, c’est aussi se former un cadre historique dans lequel les grands mouvements d’histoire de l’art trouveront tout naturellement leur place.
DATES DES CONFÉRENCES :
- lundi 20 septembre : 313, l’Edit de Milan et la conversion de Constantin
- lundi 25 octobre : 1248, la réalisation de la Sainte-Chapelle
- lundi 15 novembre : 1401, le concours des portes du Baptistère de Florence
- lundi 6 décembre : 1498, la Cène de Léonard de Vinci
- lundi 17 janvier : 1600, la galerie Farnèse d’Annibal Carrache
- lundi 14 février : 1748, la découverte de Pompéi
- lundi 7 mars : 1863, le Salon des Refusés
- lundi 4 avril : 1874, la première exposition impressionniste
- lundi 9 mai : 1907, les Demoiselles d’Avignon de Picasso
- lundi 13 juin : 1910, les premières œuvres abstraites de Kandinsky
lundi 20 septembre : 313, l’Edit de Milan et la conversion de Constantin : l’essor de l’art chrétien
A la suite de la bataille du Pont Milvius, l’empereur Constantin se convertit au christianisme et promulgue l’Edit de Milan qui accorde la liberté de culte à toutes les religions. Cette reconnaissance du christianisme au plus haut niveau de l’Empire, permet à l’art chrétien de se montrer au grand jour et de connaître ainsi un développement rapide, marqué notamment par la construction des premières églises à Rome.
lundi 25 octobre : 1248, la construction de la Sainte-Chapelle : le début de l’art gothique rayonnant
Splendeur de pierre et de verre, la Sainte-Chapelle fut créée par saint Louis pour abriter les reliques de la Vraie Croix qu’il venait juste d’acquérir. Sa conception architecturale marque un tournant dans le style gothique : les murs disparaissent au profit des vitraux, la sculpture se fait de plus en plus fine et légère… le style rayonnant est né. Au départ cantonné à l’Île-de-France, ce nouveau style va séduire toute l’Europe par l’élégance de sa formule.
lundi 15 novembre : 1401, le concours pour les portes du Baptistère de Florence : le début de la Renaissance
A l’aube du Quattrocento, la corporation de Calimala, la plus riche de Florence, lance un concours pour doter le baptistère de somptueuses portes en bronze. Les meilleurs sculpteurs de l’époque y participent. C’est finalement, un sculpteur quasiment inconnu mais au style novateur, Ghiberti, qui sera choisi par la corporation. Cette décision audacieuse est considérée comme l’acte de naissance de la Renaissance à Florence. Suivront d’autres chantiers prestigieux qui verront l’émergence du plus grand sculpteur du XVème siècle : Donatello.
lundi 6 décembre : 1498, la Cène de Léonard de Vinci : la naissance d’un mythe
A la demande de Ludovic le More, duc de Milan, Léonard de Vinci se lance dans un vaste chantier qui l’occupe plusieurs années. Il doit réaliser une grande Cène pour le réfectoire du couvent Santa Maria delle Grazie. L’exigence de Léonard de Vinci et son goût pour les innovations techniques mettent à rude épreuve la patience des commanditaires. Le résultat est bien au-delà de leurs attentes. Cette Cène, au parfum de mystère, hante les artistes jusqu’à aujourd’hui.
1- l’émission de Daniel Arasse sur la Cène de Léonard de Vinci – France Culture :
https://www.franceculture.fr/peinture/histoires-de-peintures-perspectives-de-leonard-de-vinci
2- l’image très haute définition de la Cène de Léonard de Vinci :
https://www.haltadefinizione.com/visualizzatore/opera/ultima-cena-leonardo-da-vinci-1
lundi 17 janvier : 1600, la galerie Farnèse d’Annibal Carrache : le début du baroque à Rome
La galerie Farnèse est l’un des trésors les mieux gardés de Rome. Nichée au cœur du palais Farnèse, actuelle ambassade de France, elle n’est que très rarement ouverte au public. Et pourtant c’est là qu’Annibal Carrache, à la demande du cardinal Farnèse, inaugure le style baroque. Il crée un décor somptueux, mêlant architecture feintes, quadri riporti et scènes mythologiques. A travers l’ambition de ce décor, Carrache se confronte aux grands maîtres de la Renaissance, Michel-Ange et Raphaël.
lundi 14 février : 1748, la découverte de Pompéi : le début du style néo-classique
Oubliée depuis des siècles, la cité de Pompéi renaît grâce aux fouilles lancées par Charles III, roi de Naples. Cette redécouverte de la civilisation romaine enthousiasme les artistes. Ils s’inspirent des peintures mises à jour sur le site pour renouveler leur art et proposer un style « à l’antique » qui fera fureur à partir des années 1760 et supplantera rapidement le style rococo dans toute l’Europe.
lundi 7 mars : 1863, le Salon des Refusés : la victoire de la modernité
Cette année-là, plus de la moitié des toiles présentées au jury du Salon sont refusées. Devant les nombreuses réclamations qui lui sont adressées, Napoléon III autorise l’ouverture d’un salon parallèle. Baptisé ironiquement le Salon des Refusés, cette exposition accueille les toiles des peintres les plus novateurs de l’époque : Manet et son fameux Déjeuner sur l’herbe, Whistler, Pissarro… Objets de toutes les critiques, leurs œuvres font souffler un vent de nouveauté sur l’art académique glorifié par le Salon officiel.
lundi 4 avril : 1874, la première exposition impressionniste
Devant le refus systématique de leurs toiles au Salon, un groupe de jeunes peintres, réunis autour de Monet et Degas, décident de créer leur propre exposition. C’est le photographe Nadar qui les accueille dans ses studios. La foule se presse à l’exposition pour venir rire, à peu de frais, des toiles peintes par ces « fous ». Le critique Louis Leroy les qualifiera d’Impressionnistes, inventant sans le savoir, le terme sous lequel ils passeront à la postérité quelques années plus tard.
lundi 9 mai : 1907, les Demoiselles d’Avignon de Picasso : le début du cubisme
Conçue dans le secret de l’atelier de Picasso, l’œuvre crée l’effroi chez ses premiers spectateurs. La stylisation extrême des corps féminins et la distorsion de l’espace, semblent être la négation de tous les canons de la peinture occidentale. Provocation ou règlement de compte ? Avec cette toile, Picasso emprunte une voie inédite qui va le conduire, en compagnie de Braque, sur les chemins escarpés du cubisme.
Voici le lien pour consulter le catalogue de l’exposition de 1988 au Musée Picasso dans lequel se trouve l’article de Léo Steinberg.
lundi 13 juin : 1910, les premières œuvres abstraites de Kandinsky